On avance dans la description de ce qui a bien été un coup d’Etat et non une simple émeute qui a mal tourné. Avec un maître-d’œuvre caché, ayant délégué un proche pour agir à sa place. Ce qui est bien dans l’esprit d’un Steve Bannon, puisqu’il s’agit de lui, revenu en grâce aux yeux de Trump.
Un couple, en fait, placé à la tête de l’organisation et installé dans un second hôtel, luxueux lui aussi, de quoi alourdir la facture d’un coup d’Etat réglée, on l’a appris récemment, par une chaîne de magasins à la patronne restée elle aussi dans l’ombre (1). L’ensemble de l’opération ayant dévoré un peu moins d’un million de dollars, le coût pour tenter de rester en place… et échouer.
Steve Bannon à la manœuvre : son retour indirect

Il n’a visiblement pas fait partie de l’équipe du Trump Hôtel ni de celle de banlieue de Washington (mais de la seconde principale, comme on va le voir !!), et aussi c’est un autre homme-clé de l’événement, qui lui aussi a laissé des traces en selfies de sa présence le jour-même sur la pelouse de l’Ellipse.
Et, on va le voir, lui aussi était logé dans un hôtel de Washington même. Et pas n’importe lequel non plus. C’est un des plus dangereux, étant l’un affichant ouvertement le plus de morgue, visiblement.
Le contraste entre la photo récente, plus bas à droite, et celle avec Michael Flynn (déjà !) du 13 septembre 2016, au dîner du London Center for Policy Research à New-York, avec sa femme Jennifer Lynn Lawrence, ou encore lors de la photo de sa participation au meeting du 12 décembre 2020 sur la Freedom Plaza (ici à droite, en-dessous de l’autre) est saisissant. Comme la comparaison avec ses début ratés en politique, en costume bon teint (ci-dessous à gauche, méconnaissable,

ou ci-dessous à son arrivée chez Breitbart, le site de Steve Bannon, qui n’a en fait jamais cessé de nuire dans ce pays). Sa rencontre avec Bannon ne semble pas l’avoir aidé en ce sens, Bannon n’ayant jamais été un exemple d’homme tiré à quatre épingles et ressemble plus à un SDF qu’à autre chose, même sur un
luxueux yacht sur lequel il a été arrêté.
Le v
oici en 2010 débarqué du fond du Nevada au meeting du Tea Party, dans lequel on peut voir à sa droite comme organisatrice … Amy Kremer,
celle qui a bel et bien introduit le ver dans le fruit au GOP. 
«
Deux des associés de longue date de Bannon ont également occupé des postes clés le 6 janvier. Dustin Stockton était l’un des principaux organisateurs du rassemblement et Jennifer Lawrence (nota : c’est sa femme)
a dirigé les relations avec les médias. Jusqu’en 2017,
Stockton et Lawrence travaillaient comme écrivains pour le média d’extrême droite Breitbart lorsque Bannon était président exécutif, selon leurs profils LinkedIn.
Le couple a récemment travaillé avec Bannon sur sa campagne de financement participatif « We Build the Wall », qui en août 2020 a abouti à des inculpations fédérales pour des allégations de fraude des donateurs » (…) (elle est ici à gauche avec son mentor devant le fameux mur
qu’ils ont donc détourné à leur profit purement personnel). «
Stockton a été vice-président de la stratégie et du marketing de «We Build the Wall», selon ses publications sur LinkedIn et les médias sociaux, tandis que Lawrence était le directeur de la communication du groupe avant de rejoindre le groupe
«March for Trump».
« Stockton et Lawrence ont tous deux reçu des mandats d’arrêt pour leurs téléphones portables, ainsi que des assignations à comparaître devant un grand jury », Mais dans le cadre du groupe « We Build the Wall », mais aucun n’a été inculpé, selon CNN (…) » Pourquoi, on verra bientôt je l’espère la raison.
En tout cas, en résumé, ce sont donc de beaux escrocs, l’un comme l’autre. Ce sont aussi des fêlés des armes, comme on va le voir, et elle une habituée des poses lascives en bikini armes ou non à la main, dans ses
pages Facebook d’un creux ahurissant et d’une admiration sans bornes pour Trump qui frise l’hystérie.
Drôle de meeting que celui-là, organisé au nom des femmes et des mères. On avait pu y entendre de façon surréaliste un barbu bien baraqué du nom de Ian Smith (il est couvert de tatouages). L’homme tient une boutique de gym,
l’Atilis Gym à Bellmawr, dan le New Jersey et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’est pas très recommandable. C’est tout simplement un assassin, qui n’a aucun remords en prime. Un étudiant, Kevin Ade, travaillant à la radio du Atlantic Cape Community College, en état d’ébriété, s’est tué à bord de sa voiture lors d’un accident survenu à Galloway le 28 avril 2007.
Smith, dans la voiture, accusé en prime de possession de marijuana et d’aiguilles hypodermiques avait plaidé coupable d’homicide au deuxième degré, et avait été condamné en 2008 à cinq ans et six mois de prison dont trois ans de mise en liberté surveillée. Or Smith cette fois avait mis d’autres personnes en danger en continuant à ouvrir son entreprise
pendant la pandémie alors que d’autres commerçants étaient restés fermés pour aider à arrêter la propagation du coronavirus mortel… aux policiers en 2007, il avait dit que « quand il était un gamin, à 20 ans, personne ne lui avait expliqué les dangers de l’alcool ».
Depuis 2007, les parents dévastés font campagne contre l’alcoolisme au volant… et l’assassin de leur fils. Le 1er août 2020, Smith ira jusqu’à casser lui-même les portes de sa salle de gym pour faire entrer des clients malgré l’interdiction (et une forte pénalité) : ce gars-là est complètement fou ! Ah, ils sont beaux, les soutiens de Donald… et les amis des Stockton !!! Et le pire c’es qu’il est à nouveau venu ce 5 janvier sur la tribune de la Freedom Plaza (ici à droite surpris en backstage) !! Sidérant !!
Des soutiens anti-confinement, qui ont de bien étranges façons de le montrer… via des comparaisons extrêmement douteuses… (ici à gauche plutôt gênant comme comparaison, pour rester poli !!!).
A ses côtés, backstage et sur scène aussi une autre figure connue : le néo-nazi Ryan Fournier (ici à gauche) celui qui avait osé le Tweet ici à droite (Ameriopa c’est lui), rappelez-vous… sur les « bons moments » de l’occupation de Paris par les nazis !!! Abject ! Le même Fournier, décrit ici (à la tête de Students for Trump avec le John Lambert) ayant déclaré l’été que « le traitement subi par Roger Stone a été pire que celui de Ben Laden !! » Lors de son apparition, Students for Trump avait ainsi été décrit : « un utilisateur a tweeté
« Je ne vois aucune différence entre #StudentsForTrump et Hitler Youth », tandis qu’un autre a écrit: « Tout le monde dit que @TrumpStudents est la nouvelle version de Hitler Youth. Assurez-vous de passer le mot. » Un utilisateur a déclaré: «Les étudiants pour Trump est-ce que c’est comme la jeunesse hitlérienne? Demander un ami». Un autre a tweeté: « Des étudiants pour Trump. Quel genre de conneries est-ce? Juste pour aller droit au but – La jeunesse hitlérienne pour Trump. » Et franchement, on y est là. Leurs Panzerfausts étant les matraques, hampes de drapeaux et bâtons divers déployés le 6 janvier. Trump, à défaut de nettoyer le marais, a fait remonter à la surface de drôles d’odeurs, et la couleur du vert de gris, il semble surtout ! Les doryphores étaient de retour !!
Les copains des copains, ça fait trois pour cent en plus
Le 5 janvier dans l’après midi, Stockton nous présente sur scène après son apparition sans éclat, un « grand ami à lui » « rencontré depuis peu », lors de son périple (voir plus bas). Il s’appelle Jeremy Liggett (ici à droite), c’est un ancien champion junior de judo reconverti dans la formation au tir, encore un.
Il pratique en Floride, où il vit, sur le terrain de l’Ares Firearms Training où on fait tirer des enfants quand on ne joue pas avec un lance-flammes. Sa carte de vœux pour 2021 n’est pas mal non plus dans le genre… (ici à gauche). Encore un grave fêlé des armes, qui se présente sur le podium avec une croix en sautoir mais aussi un superbe badge III Percenters sur un gilet pare-balles qui semble ne jamais le quitter.
Il n’a strictement rien à dire, ne sait pas parler, on se demande ce qu’il fait là. En fait c’est très certainement le principal contact de Bannon/Sctockton avec cette seconde milice fort représentée au Capitole. Sur twitter, il a peu d’activité mais à commenté ceci : « dans la 1ère famille actuelle à la NFL, c’est maintenant une période de grande hypocrisie. Willie Montague, de Floride, explique ce qui était si spécial chez Trump. Heureusement pour l’Amérique, les patriotes prêteront bientôt serment au congrès en tant que nouvelle «escouade» de nouveaux venus en ville. L’équipe de Trump (« Trump’squad »).
Lui-même a décidé de se présenter en 2021 contre son collègue Mark Busch du parti républicain d’abord, aux primaires du 117th Congress de la « House » de Floride. Voilà qui promet !! Bref, le voilà à encenser Boebert et Greene, deux passionnées d’armes : pas de surprise donc. On le retrouve en revanche en train de poster un message sibyllin qui dit « une petite vidéo de sécurité pour votre voyage à Washington DC ! On se verra tous le 6 janvier ». Il affirme ça alors qu’il est devant un milicien comme lui siglé « B SQUAD« , venu de Lake County, dans l’Illinois.
Peut-être bien que celui-là ne peut plus s’entraîner là-bas : c’est à Lake County qu’était en effet installé le centre d’entraînement de l’équipe de fêlés qui avait essayé d’enlever la gouverneure du Michigan (c’est jonché de douilles et ça a été fermé depuis). Oui, une prise d’otage.. comme celle envisagée le 6 janvier avec les sénateurs et congressistes au Capitole !!! Etonnant rappel non ?
Steve, le retour

On note au passage que Steve Bannon, disgracié, est revenu en force aux yeux de Trump; il a communiqué avec lui énormément dans les derniers jours du pouvoir. Sur sa radio America’sVoice et son podcast « War Room »,
il n’a eu de cesse de plaider d’intervenir en déclarant l’état d’urgence dans le pays et de lancer la Garde Nationale pour renverser l’élection. Une grande partie de ce coup d’Etat est né dans son cerveau très atteint. Sur Facebook, il s’est montré très actif pour attiser cette haine, en bon manipulateur.
En demandant « d’agir » nous dit ici Forbes…

Bannon est l’orchestrateur et son relais… un proche de Trump : Jennifer Lawrence et son mari… déjanté. «
Un jour avant les violences au Capitole, Bannon a appelé ses followers sur son groupe Facebook «Own Your Vote» à «AGIR. ILS TENTENT DE VOLER L’ÉLECTION. « Alors que Facebook a interdit plusieurs groupes qui ont appelé à l’annulation des résultats des élections, le groupe de Bannon créé le 5 novembre avec le nom «Stop The Steal» a réussi à contourner l’interdiction en changeant son nom en «Posséder votre vote», un jour plus tard.
L’appel à l’action de l’ancien conseiller de la Maison Blanche sur Facebook est intervenu alors qu’il aurait été en pourparlers avec le président ces dernières semaines, qui cherchait des conseils sur ses différentes tentatives pour annuler sa défaite électorale face à Joe Biden ». Selon Vice, les groupes le suivant, bannis par les robots de Facebook ou Twitter s’ils utilisaient le mot « Stop The Steal » changeaient souvent de nom de ralliement selon Vice : « les groupes ont utilisé des noms tels que «ARRÊTEZ LA FRAUDE», «
Arrêtez le coup d’État», «Arrêtez les élections truquées», «Sue The Government Stop The Fake Election 3.0», «Les élections de 2020 sont une FRAUDE» et «Le grand vol des élections de 2020 . » Sur America’sVoice, chez Bannon et sur d’autres médias conservateurs, on avait vu sans relâche aussi Tommy Fisher, président de Fisher Industries, venu dire qu’il pouvait construire des centaines de km de frontière…
sans jamais en avoir eu l’expérience, et finir par décrocher le contrat (2 milliards de dollars dans sa poche) !! A l’origine, ses liens avec Kris Kobach, Erik Prince, Steve Bannon, l’ancien shérif du comté de Milwaukee David Clarke, l’ancien membre du Congrès Tom Tancredo et Brian Kolfage (voir plus bas dans l’article)…
le petit monde des magouilleurs sous Donald !! Depuis sa mise en examen, et les aveux de reversement de somptueux pourboires par Fisher, pour obtenir le contrat, à Kolfage, Badolato et Bannon, celui-ci traite ce dernier de « menteur » : ambiance fin de règne, chez les amis de Donald !!! Ce mur jamais fini demeure avant tout une gigantesque escroquerie financière !!!

Lawrence aussi était intervenue sur scène lors du meeting du 14 novembre ; celui de la première «
March for Trump », organisée par Cindy Chafian et Kylie Jane Kremer, la fille de l’autre, toutes deux téléguidées comme on l’a vu par Ivanka Trump, restée bien dans l’ombre de tout ça, dans la lignée de son père (comme Bannon, la tête de l’hydre joue à distance !). Une Jennifer Lynn Lawrence qui semblait bien avoir convaincu la même Kylie de se mettre elle aussi au fusil automatique, type AR-15 (ici à droite). La mère aussi participera à un clip en noir et blanc sur la promotion des armes (ici à droite). Elle avait jadis proposé en tombola
un AR-15 à celui qui s’inscrivait au Tea-Party …
Or toute l’histoire politique d’Amy Kremer est celle de détourner l’argent de dons pour un parti ou une association à des fins personnelles : elle est partie avec la caisse du premier, a laissé des dettes au second (le Great America PAC), en se faisant vertement critiquer au passage par Roger Stone, pour fonder ensuite
Women Vote Trump PAC dans le but avéré selon elle de
collecter 30 millions de dollars. « L’une de ses co-fondatrices était Ann Stone, une ex-épouse de Roger Stone. Au moment du lancement de Women Vote Trump PAC, Ann Stone a déclaré à l’Associated Press «qu’elle entretenait également une amitié avec le stratège en chef de la campagne de Trump, Paul Manafort, qui remontait aux années 1970». Manafort, l’ancien président de la campagne de Trump, a été condamné en 2018 pour huit chefs d’accusation de fraude financière »… En 2017, le Women Vote Trump PAC avait «près de 20 000 dollars de dettes» et n’avait levé que 26 813 dollars pour atteindre son objectif de 30 millions de dollars !!!


Derrière le prétexte de l’élection alors déjà perdue, il y a le lobby des armes, on le sait et ça se voit partout…

Et comme ce mode est fort petit, on retrouvera les deux en train de poser avec l’omniprésente … Lauren Boebert, bien sur autre fêlée des armes, arborant ici une casquette « 45 » (Trump, le 45 eme président des USA) !!!
On la trouvera aussi en photo en compagnie du sénateur
très réactionnaire Louie Gohmert (lire ici), de Rudy Giuliani, de Michael Flynn (ici à gauche), de Michael Lindell (ici à droite), ou aux côtés de Donald Trump lors d’une émission de radio pour Breitbart (cf ci-dessus).
Une proximité évidente avec tout ce qui supporte activement Donald Trump : c’est elle-même une supportrice invétérée, à l’évidence.
Au final, c’est simple :
elle a été en contact avec un vrai catalogue ambulant de la droite dure US ! C’est bien une activiste qui semble donc avoir largement contaminé son mari, qui ne semble pas trop futé à vrai dire !
Son mari, justement, on l’a lui croisé sur place, avec elle, sur le terrain de l’Ellipse ce 6 janvier avec un autre individu surprenant : Sergio de la Peña,
l’ancien Deputy Assistant Secretary of Defense for Western Hemisphere Affairs du cabinet de Donald Trump !! C’est un des pontes de l’équipe Trump, originaire du Mexique,
ambassadeur au Panama, surpris sur place
qui rêve de devenir gouverneur de Virginie !
Sa campagne électorale met en scène la peur d’un « socialisme » flou plus que ridicule et il a sur
son chemin aux primaires Amanda Chase,
cette autre folle, qui le devance largement financièrement. Et d’après l’endroit où a été pris la photo, c’était bien dans le carré réservé des invités au premier rang !! Confirmation avec la photo suivante (ici à droite) : Stockton possédait bien ce jour-là un pass VIP ! C’était un des happy fews du jour ! Et aussi l’un de ceux profondément impliqué dans l’événement !! Sergio de la Peña, la veille dans l’après-midi, sur la Freedom Plaza (ici à gauche), était également monté sur scène pour réclamer l’annulation de l’élection… ici à gauche).
On l’a aussi croisé en compagnie du rappeur auteur de « The Patriot », alias « Topher » (ici à droite) comme on l’a vu, présenté sur scène par Joshua Macias
(lire ici), présent aussi ce jour-là et logé à l’hôtel lui aussi depuis la veille (à nous de localiser lequel !).

S’il est là c’est qu’il vient aussi de boucler un immense tour en autobus au nom de Trump, le
March for Trump Tour, et de son élection disputée.
C’est une des preuves sur pneus que les préparatifs ont été mis en place et organisés dans la durée, pour aboutir pile à la date fatale du 6 janvier (il était encore à
Lansing le 9 décembre par exemple). Il a été présent aux deux meetings de Women for Trump, celui du 14 novembre et celui du 12 décembre (ici à droite).


Il y accompagnera ce jour-là Mike Flynn devant les marches de la Cour Suprême, toujours à Washington.
Avec Trump, encore une fois, on retombe invariablement sur le même petit lot de fidèles pour occuper les médias. Pour être présent le 14, il avait donc dû quitter son trajet vers Washington en bus,
toujours sponsorisé par… le Tea Party, et
Women For America First repris dès le lendemain !!!

Stockton est aussi très lié aux milices. Et ça n’améliore pas son image et explique aussi pourquoi elles étaient présentes ce 6 janvier à Washington. Fin mai 2019, Stockton avait interviewé et avait fait la promotion de Jim Benvie, le porte-parole des “Guardian Patriots”, ex « United Constitutional Patriots » ces miliciens qui patrouillaient armés à la frontière mexicaine.
Ils prétendaient « arrêter » eux-mêmes des migrants, tel Larry Mitchell Hopkins (ici gauche sortant de sa caravane) alias “
Johnny Horton Jr.” et « Striker”,

qui a fini par être arrêtée par le FBI. Or Hopkins avait déjà été arrêté et condamné en 1986 pour fraude et en 2006 pour usurpation de l’identité d’un policier et possession d’une arme à feu en tant que criminel, selon les archives judiciaires obtenues par le Southern Poverty Law Center. Une
vidéo inquiétante tournée par un journaliste déguisé en milicien
avait montré ce dont ils étaient capables ces fêlés.
Il se présentaient comme des policers, se substituant carrément à l’Etat !!! Benvie, qui s’était fait passer pour quelqu’un de la police, a été accusé de deux fausses usurpations d’identité d’un officier ou d’un employé américain et a comparu devant un tribunal fédéral après son arrestation par le FBI à Guthrie, à l’ouest de Tulsa. En Oklahoma, Benvie avait déjà été inculpé auparavant de possession d’un véhicule volé et de tentative de se procurer illicitement de l’argent.
Des délinquants, se présentant comme justiciers !!
Hélas, une partie de la police des frontières était tombée dans leur panneau et soutenait un initiative douteuse. Tout se rejoint, politique en milices, dans une vidéo avec la frontière comme prétexte : en 2018, « le Conseil des patrouilles, le syndicat représentant les agents de la patrouille frontalière à travers le pays, est présenté dans une nouvelle vidéo qui comprend des nationalistes blancs et des extrémistes anti-musulmans. La vidéo, intitulée «Killing Free Speech», a été approuvée par le syndicat et récemment montrée par des agents lors d’une projection privée à San Diego. La vidéo devrait également être diffusée au Texas, à Los Angeles et à Washington, DC, selon le représentant syndical Terence Shigg, président de la section de San Diego du NBPC » (c’est le National Border Patrol Council, un syndicat créé en 1967 qui représente les agents et le personnel de soutien de la United States Border Patrol).
Au milieu de la vidéo en deuxième partie de ce film ultra droitier réalisé par Michael Hansen, auteur de « Killing Europe », autre film d’extrême droite ne chargeant que l’extrême gauche des heurts dans toute l’Europe, voici l’improbable Jim Hoft, du Gateway Pundit, le plus grand fabriquant de fake news du net. Parlez d’une référence !! « La vidéo de près d’une heure et demie fait référence aux démocrates comme étant «obscurs et maléfiques» et présente une foule de nationalistes blancs anti-musulmans d’extrême droite américains et européens qui établissent une corrélation
entre les viols collectifs, l’islam et l’immigration. » Sans surprise non plus,
« le documentaire présente également des membres des Proud Boys, un groupe haineux désigné par le Southern Poverty Law Center, qui s’aligne souvent sur les nationalistes blancs et sont connus pour être misogynes et anti-musulmans. Les Proud Boys ont participé au rassemblement meurtrier «Unite the Right» à Charlottesville, en Virginie, et à la mi-octobre, plusieurs membres des Proud Boys ont été arrêtés à New York après une violente confrontation de rue avec des antifascistes ». A la fin du film, le réalisateur fascisant (ici à droite) nous proposait la solution au problème, selon lui : Donald Trump, bien entendu !

Pour la manifestation du 14 novembre, un circuit de bus avait déjà été élaboré
, faisant « le tour des Etats perdus »par Trump lors de l’élection du 3 novembre : décidément, l’idée était en l’air de contester et d’y mettre le paquet pour ça, et
Stockton était bien un des piliers de cette contestation. Sur le flyer, la publicité venait de
Lindell Recovery Network et
My Pillow, du
Steve Bannon’s War Room, et de
Right Side Broadcasting Network, ce qui signait le forfait de ceux que l’on retrouve aujourd’hui sans surprise à la manœuvre à Washington. Stockton, dans la lignée d’un vrai disciple de Bannon, n’avait eu de cesse d’inciter Trump à passer à l’action, en effet,
en termes de plus en plus vifs.
« Stockton a utilisé certains des termes les plus incendiaires à l’approche du 6 janvier, disant à un moment donné à ses abonnés lors d’une apparition sur Facebook Live de «nettoyer vos armes et de vous préparer.
Les choses vont empirer avant de s’améliorer». Sur une diffusion en direct sur Facebook mercredi soir après l’attaque du Capitole, Stockton a semblé impénitent, affirmant que les législateurs «essayaient de certifier une élection frauduleuse». « Je veux m’opposer à cela », a-t-il déclaré. « C’est la raison pour laquelle j’ai participé à cette tournée en bus. C’est la raison pour laquelle j’ai organisé ces événements à Washington. » L’aveu était une chose déjà mais ce qu’il oublie de nous dire c’est
comment et où il a finalisé tout ça. Et cette fois encore, c’est l’étude attentive des clichés que ces prétentieux selfistes ont dissiminé partout qui nous permet de savoir quel a été son QG, la veille de l’attaque.
« Comme l’a rapporté BuzzFeed News, Trump a promu les femmes pour la tournée en bus de Trump dans les semaines précédant l’attaque du Capitole, et la tournée présentait le type de rhétorique violente qui porterait plus tard ses fruits.
L’un des principaux organisateurs et orateurs de la tournée était Dustin Stockton, un ancien écrivain de Breitbart. Avant son travail lié aux élections de 2020, Stockton a travaillé pour We Build The Wall, l’effort de mur frontalier alimenté par GoFundMe, où il était copain avec un groupe de milices armées qui patrouillait à la frontière et détenait des sans-papiers. Ville après ville, Stockton a attiré les foules avec des discussions sur les armes à feu et des instructions pour «étudier les tactiques».
« Je suis tellement en colère, je suis en mode fourche aujourd’hui, je le suis vraiment », a-t-il déclaré lors d’un rassemblement de l’Ohio en décembre. «Attrapons les fourches, allons à DC, et restons là jusqu’à ce que cette merde change et que nous soyons à nouveau américains.» Le 4 janvier, après avoir atterri à DC et se préparer pour un discours qu’il prononçait le lendemain au rassemblement de Chafian, Stockton a posé pour une photo avec une femme brandissant une fourche à l’aéroport. «Croyez-vous aux signes?» a-t-il tweeté.
Les propos relevés par la presse des interventions de Stockton le jour-même et ceux de sa femme, sont plus qu’inquiétants et devraient leur valoir une accusation d’incitation à la violence, note ici Right Wing Watch: « Sur Freedom Plaza, Lawrence était sur le message avec le thème que Trump était l’homme de Dieu à la Maison Blanche: vous savez ce qui fait la grandeur de l’Amérique ? Notre croyance en Dieu. Et vous savez pourquoi Dieu Donald Trump a rendu l’Amérique à nouveau grande, c’est parce qu’il a ramené Dieu dans ce bureau ovale. Il a ramené la prière au bureau ovale. Et il a déplacé cette ambassade à Jérusalem, sa maison légitime. Lawrence a déclaré aux rassembleurs qu’elle était diplômée de la même académie militaire que Trump fréquentait au lycée (cf ici à droite),
ajoutant qu’elle était fière d’être aux côtés de personnes qui «sont ici pour reprendre notre pays aux personnes que nous avons élues qui ont oublié pourquoi elles étaient ici». Elle a dit que Trump se bat pour ce qui est «juste»: Il se tient sur ce qui est juste et plus votre combat est juste, plus la terreur et les gens vont venir contre vous. Et c’est ainsi que vous savez que vous faites la bonne chose et que vous êtes du bon côté de l’histoire. Vous êtes tous ici aujourd’hui du bon côté de l’histoire ».
Et sans trop de surprise, ça a dérivé antisémite, chez elle, bien sûr : « Nous sommes les pères fondateurs de notre temps, nous nous dressons contre les mondialistes pervers tels que George Soros, qui pense posséder nos politiciens, qui pense posséder le juge en chef John Roberts à la Cour suprême. Nous n’avons pas besoin de George Soros dans nos vies. Nous n’avons pas besoin de mondialistes dans nos vies. Nous n’avons pas besoin d’une grande réinitialisation. Tout ce dont nous avons besoin, c’est de Jésus-Christ et de la vérité. Lawrence a déclaré que l’effort privé pour collecter des fonds pour construire un mur à la frontière avec le Mexique a prouvé que si le Congrès ne peut pas faire avancer les choses, le peuple américain peut le faire lui-même « (c’est gonflé, alors qu’elle, son mari et Bannon ont détourné l’argent !!).
Elle a ajouté: « et c’est pourquoi nous resterons fermes avec Donald J. Trump jusqu’à ce que cette élection soit annulée et que la vérité soit révélée que Joe Biden n’a pas gagné. Il ne sera jamais président des États-Unis. Et nous resterons aux côtés de Donald J. Trump pendant encore quatre ans. Nous nous tiendrons sur la vérité. Et nous en tant que chrétiens dans une nation chrétienne, nous nous tiendrons sur les principes des dix commandements. Et nous nous tiendrons sur les pères fondateurs et ce qu’ils croyaient.
Quand ils ne pouvaient pas le faire, ils se sont tournés vers Dieu. Ils se sont mis à genoux et ont commencé à prier. Et c’est ce que nous devons tous faire ici. Nous devons prier, et nous nous tenons simplement debout, et peu importe ce qu’ils disent de vous, peu importe ce qu’ils disent de chacun de nous, nous devons nous tenir sur ce qui est juste et ce qui est juste. » Son mari enflammant ensuite l’assemblée avec ceci :
« une population bien armée et autonome qui assume sa responsabilité personnelle et met sa foi en Dieu ne peut jamais être opprimée et ne sera jamais gouvernée. C’est la malédiction du tyran. Nous sommes la malédiction du tyran. Chacun d’entre nous qui ne sera pas contrôlé par ces mondialistes, chacun d’entre nous qui n’est pas sur le point de céder à la communauté chinoise, nous savons ce qui se passe. Nous ne sommes pas aussi stupides qu’ils le pensent. Ils croient que nous sommes ignorants.
Ils croient qu’ils peuvent le voler juste devant nos visages parce qu’il s’agit de démoralisation. Ils veulent nous démoraliser en le volant de manière si flagrante, c’est pourquoi ils ont choisi un tel idiot comme Joe Biden, non ? » Stockton a rappelé aux gens de se présenter le lendemain matin à l’Ellipse près de la Maison Blanche, en disant: « c’est là que le président va parler. C’est de qui nous recevons nos ordres de marche, non ? Parce que le président Trump est celui qui s’est opposé aux communistes. C’est lui qui a combattu les mondialistes. C’est lui qui a assumé le complexe militaro-industriel. C’est lui qui a mis fin aux guerres au lieu de les déclencher. Il est l’Amérique d’abord, et nous sommes l’Amérique d’abord ». A droite, la façon plus que cavalière de Lawrence d’appréhender le Covid19 comme une influenceuse, dont elle possède visiblement le même niveau de réflexion. Et la même vaste fatuité.
Demain nous irons voir quelques détails supplémentaires sur ces préparatifs signés Stockton et Bannon. Avec d’autres surprises encore… dont l’hôtel promis, bien sûr !
(1) depuis une enquête est en cours auprès des hôteliers ayant hébergé des participants à l’attaque. La liste établie comprend Rental Hotels Group, Accor Group, Choice Hotels, Marriott, Best Western International, Wyndham Hotels & Resorts and Extended Stay America, les chaînes Hyatt et Hilton et la compagnie de voyage Expedia. Les autres compagnies à éplucher étant les entreprises de transport Greyhound, Megabus, BoltBus, Lux Bus America, Vamoose, Jefferson Lines, Peter Pan, Flixbus, RedCoach, Enterprise, Hertz. Celui dont je vous parle, autre que le Trump Hôtel est dans ce lot en effet…

PS : Parmi les fournisseurs d’argent de l’opération : l‘étonnant Black Conservatives Fund, (admirez l’hypocrisie totale du nom !) financé en réalité par la fortune des Mercer, couple réactionnaire qui rêve toujours d’établir un système extrémiste aux USA, ou la chaîne de magasin Publix Super Markets Inc. de Julie Jenkins Fancelli. Un coup d’Etat, ça coûte en effet, et comme Donald tenait à tout prix à partir avec la caisse… (celle des donations individuelles, qu’il a engrangées, au nez et à la barbe du GOP !).
Ce n’est pas lui qui a réglé la note, donc… sans oublier l’argent de l’hôtel Trump, nous rappelle hier Le Devoir « ce n’est pas la première fois que le Trump International Hotel augmente ses prix pour tirer profit des événements phares se jouant dans la capitale. Les 5 et 6 janvier dernier, alors que Donald Trump avait convié ses troupes à Washington pour s’opposer à la certification du vote confirmant l’élection de Joe Biden par le Congrès, le prix des chambres a atteint 8000 $ la nuit.
C’était presque quatre fois plus que lors de la journée de l’assermentation, la vraie, en 2016, du milliardaire autoproclamé, indique Zach Everson, auteur de l’infolettre 1100 Pennsylvania, qui suit les activités politiques et financières de l’hôtel de l’ex-président depuis le début de son mandat. À quelques rues de la Maison-Blanche, le Trump International Hotel s’est retrouvé au cœur des activités du pouvoir durant les quatre dernières années en devenant un lieu de rassemblement des républicains, des proches et des fidèles de l’ex-président.
La Trump Organization serait allée chercher 2,3 millions de dollars par ses événements depuis 2015, selon Forbes. L’ensemble des propriétés du magnat de l’immobilier ont généré 23 millions de dollars depuis son arrivée au pouvoir. Fait notable : au lendemain de l’insurrection du Capitole, le 6 janvier, Mickael Damelincourt, gestionnaire de l’hôtel, s’est réjoui sur Twitter d’avoir « brisé », lui, « un record d’assistance » dans le restaurant de l’hôtel. « Tellement fier de l’équipe », a-t-il ajouté. » (le 6 janvier il y avait fêté l’anniversaire d’Eric Trump…) Fier d’avoir hébergé des complotistes souhaitant renverser une démocratie !!!
Articles précédents:
Trump : anatomie d’un coup d’Etat raté (1)
Trump : anatomie d’un coup d’Etat raté (2)
Trump : anatomie d’un coup d’état raté (3)
Commentaires
commentaires